L’entreprise serait-elle un îlot au sein d’une société politique qui se veut être démocratique et dans laquelle les principes de liberté, d’égalité et de fraternité seraient suspendus au nom de la raison économique et de la subordination contractuelle au détenteur de l’autorité légitime ? Nous observons que quelque soit les formes de management mise en œuvre, l’individu dans le collectif tend à exprimer son point de vue de multiples manières et souvent le collectif d’appartenance agit de même. Aussi c’est par les formes de résistances, d’opposition, de passivité, contestations…que se loge la possibilité d’expression et de contribution à la décision. C’est ainsi à partir des dynamiques d’opposition que nous avons souhaité aborder les conditions de possibilité de la démocratie en entreprise. Gérer l’opposition, la contradiction, c’est apporter de la richesse et de la diversité dans le processus de décision managérial. C’est à une généalogie de la production de la décision collective que cette recherche s’attelle à partir de l’étude de trois cas d’entreprise du secteur tertiaire.